La souveraineté numérique, un enjeu désormais central
Face à la montée des enjeux de sécurité et de souveraineté numérique, de plus en plus d’entreprises reconsidèrent leur dépendance au cloud public. L’hébergement on-premise ou cloud privé réapparaît alors comme une alternative crédible, capable d’offrir un meilleur contrôle sur les données et leur localisation.
Derrière les promesses d’agilité et de scalabilité offertes par les géants américains du secteur (AWS, Microsoft Azure, Google Cloud), se cachent des questions majeures de conformité et de maîtrise des données.
Le Règlement Général sur la Protection des Données (RGPD) impose aux entreprises européennes des obligations strictes quant à la localisation, la confidentialité et l’accès à leurs données. Or, la législation américaine — notamment le Cloud Act (2018) — autorise les autorités des États-Unis à accéder aux données hébergées par des entreprises américaines, y compris si ces données résident physiquement dans l’Union européenne.
Cette contradiction juridique alimente un débat fondamental : peut-on réellement garantir la souveraineté des données clients lorsqu’on s’appuie sur une infrastructure cloud non européenne ?
L’effet “Cloud Act” : des entreprises repensent leur stratégie
Des entreprises françaises et européennes ont déjà réagi à ce risque.
- Le ministère français des Armées a par exemple interdit l’usage des clouds publics américains pour ses applications critiques.
- OVHcloud et Scaleway ont vu croître leurs parts de marché auprès d’organisations souhaitant un cloud “de confiance” et conforme au cadre SecNumCloud défini par l’ANSSI.
- Des acteurs du secteur bancaire et de la santé — tels que Crédit Agricole, Société Générale ou AP-HP — se tournent désormais vers des infrastructures cloud privées souveraines ou on-premise, pour garantir un contrôle total des données sensibles.
Selon une étude IDC 2024, 62% des DSI européens envisagent de rapatrier partiellement leurs données sensibles hors des clouds publics d’ici deux ans, principalement pour des raisons de conformité et de cybersécurité.
L’hébergement on-premise ou cloud privé : un levier de maîtrise et de performance
Choisir un hébergement on-premise (dans les propres datacenters de l’entreprise) ou dans un cloud privé souverain présente plusieurs avantages concrets :
- Contrôle total des données et des accès
L’entreprise garde la main sur la localisation, la sauvegarde, la rétention et la suppression de ses données. Aucune tierce partie étrangère ne peut y accéder sans autorisation. - Conformité RGPD garantie
Les données restent dans le périmètre juridique européen, évitant les risques de transfert illégal ou d’accès extraterritorial. - Sécurité renforcée
L’architecture est conçue selon les besoins métiers et les niveaux de sensibilité des informations. Les politiques de chiffrement, de redondance et d’accès sont définies par l’entreprise elle-même. - Stabilité et performances constantes
L’hébergement local ou privé permet de garantir une latence faible et une disponibilité maîtrisée, sans dépendre d’un fournisseur global soumis à des arbitrages géographiques.
Le « 100% cloud public » n’est plus un dogme immuable. La montée des enjeux de souveraineté, les annonces des hyperscalers eux-mêmes et les cas concrets — depuis les économies annoncées par des migrations vers des clouds européens jusqu’aux choix d’hébergement local — dessinent une recomposition durable : hybride + souverain devient la réponse pragmatique pour concilier agilité, maîtrise des coûts et sécurité juridique. Pour les décideurs IT européens, l’urgence n’est plus d’abandonner le cloud, mais de repenser l’architecture afin de garder la main sur ce qui compte vraiment.
C’est pourquoi la majorité des entreprises retiennent une approche hybride : conserver dans le cloud public les fonctions non critiques et élastiques, et rapatrier en local les données et services sensibles (identités, données clients, historiques, backups chiffrés).
Le cas particulier de la gestion des interactions clients
Dans le domaine de la relation client, où les données échangées sont particulièrement sensibles (identités, historiques de contact, conversations, segmentation clients, enregistrements vocaux, etc.), la maîtrise de l’hébergement est cruciale.
Opter pour une solution de gestion des interactions clients hébergée on-premise ou en cloud privé souverain permet de :
- garantir la confidentialité des échanges,
- protéger les informations stratégiques sur les clients,
- et respecter pleinement les exigences des autorités de régulation (CNIL, RGPD, DORA pour le secteur financier, etc.).
Certaines entreprises, comme Kiamo, ont fait le choix d’offrir à leurs clients cette liberté de déploiement — sur site ou dans un cloud privé français — pour concilier souveraineté, performance et sécurité. Son réseau d’intégrateurs certifiés conjugue expertise métier, indispensable pour comprendre et retranscrire les impératifs opérationnels dans la personnalisation du logiciel, et robustesse technique (hébergement haute qualité : redondance, certification ISO 27001, HDS, SecNum Cloud, …) avec un accompagnement de proximité partout sur le territoire français.
La souveraineté comme avantage compétitif
La question n’est plus seulement juridique ou technique — elle devient stratégique.
Maîtriser ses données, c’est aussi maîtriser sa relation client, son innovation et sa réputation.
Dans un contexte où la confiance numérique devient un avantage concurrentiel, les entreprises qui adoptent une approche souveraine — qu’elle soit on-premise ou cloud privé — se dotent d’une véritable garantie d’indépendance et de pérennité.